Des trameurs d’aujourd’hui tissent et filent les villes. Ils sont tel Apollon, dieu grec du chant, de la musique, de la beauté, de la poésie, conducteur des neuf muses, et dont on dit qu’il est « tisseur de cité », inventeur de la trame quadrillée urbaine. »Apollon, ce grand tisseur, celui qui réunit les contraires en leur donnant sens » lit-on dans Variations sur l’imaginaire, par Yves Durand, JP Sironneau,Alberto Filipe Araujo

 

La tunique d’Apollon est d’or ; son agrafe, sa lyre, son arc, son carquois et ses brodequins sont d’or. L’or et les richesses brillent autour de lui ;

O Phébus ! sous tes auspices s’élèvent les villes ; car tu te plais à les voir se former, et toi-même en poses les fondements. Dès l’âge de quatre ans tu construisis sur les bords du lac charmant d’Ortygie, le premier édifice qu’aient vu les mortels.

Hymne de Callimaque , poète grec 305 240 avant JC

 

tissageRencontre du dessin de dentelle et du dessin du plan urbain. Eve Hourregue –Graphiste et Designer Textile


 

A Argentan des tisseurs de cité, au coeur du projet Ulysses 2018, confectionnent la chaîne et la trame d’un très bel événement en se frayant un chemin dans le chaos des pages , dans les avalanches d’images et de mots, entre les titres à sensation

Pour vous les présenter je suis le blog Ulysses 2018 dont sont extraits les textes et les illustrations ci dessous :

« La compagnie Théâtre Ozenne, créée en 2007 prépare un événement unique..

HORIZON : 16 JUIN 2018

OBJECTIF : présenter Ulysse de James Joyce, dans une adaptation théâtrale et  suivre le parcours des héros dans la ville de 8 heures à plus de minuit..

LE LIVRE : ULYSSE raconte l’histoire et les déambulations de différents personnages à travers Dublin lors d’une journée ordinaire le 16 juin 1904 à partir de 8 heures du matin jusqu’à plus de 3 heures.

A Dublin, dans la banalité du quotidien, deux hommes Stephen DEDALUS et Léopold BLOOM  vont à la rencontre l’un de l’autre. Stéphen DEDALUS ( TELEMAQUE, fils d’ULYSSE) part à la recherche de son père qui erre en mer et ne parvient pas à rentrer chez lui. Léopold BLOOM (ULYSSE) erre dans la ville avant de rentrer chez lui pour retrouver son épouse MOLLY. Au cours de leurs pérégrinations, ils croisent d’autres destins et avec ces hommes et ces femmes, ils parlent, réfléchissent, discutent, mangent, boivent, chantent, aiment, se disputent … Parcours initiatique, livre des commencements et recommencements

LE PROJET : Il s’agit de jouer chaque chapitre dans un lieu correspondant à celui du roman, à l’heure correspondant à celle du roman. Nous jouerons donc à ARGENTAN dans l’ORNE , en NORMANDIE ( FRANCE), une petite ville de 16 000 habitants , où nous vivons et travaillons. Tout au long de la journée les acteurs dans la rue, se mêleront aux passants, les passants devenant eux-mêmes les figurants de la pièce. Les spectateurs suivront les déambulations des héros et partageront leurs expériences ( avec au minimum celle de la marche à pied !). Ils vivront donc une expérience particulière liant l’écoute d’un texte exceptionnel  à des sensations physiques ( marche, faim, fatigue, repos) communes à celles des personnages. L’ambition est de, pendant une journée , faire vivre la ville au rythme d’ULYSSE.

LA DATE : Chaque année, le 16 juin, les dublinois fêtent ULYSSE et ses héros en lisant des extraits du livre dans les rues et les pubs.

Rendez-vous le 16 juin 2018…

 

Les acteurs, tisseurs, trameurs sont :

LE BUREAU DE L’ASSOCIATION

Isabelle LAURENT : Présidente Philippe GUILLAIS : Trésorier Danièle GUILLAIS : Secrétaire

L’EQUIPE 

Alima BENBAKIR : Mise en scène Marc DUPREZ : Mise en scène Jean-Marie JAMET :  Régie générale Paule BIGOT : Communication Marie BIGOT : Photographe , Documentariste Franck LEFEVRE : Premier abonné !!!

Isabelle LAURENT : Plasticienne, Blog

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Fils et parcours

« Toute une ville disparaît, une autre la remplace, disparaît à son tour : une autre viendra et elle disparaîtra. Maisons, rangées de maisons, rues, kilomètres de trottoirs, empilements de briques, pierre. Qui changent de mains. Ce propriétaire-ci, celui-là. Le proprio ne meurt jamais,dit-on. Un autre se glisse dans ses chaussures quand il reçoit son préavis. Ils se paiement le lieu avec de l’or et ils conservent quand même tout l’or. Il y a de l’escroquerie dans l’air. Empilés dans les villes, rongés par les siècles. Pyramides dans les sables. Bâties à coup de pain et d’oignons. Esclaves murailles de Chine . Babylone. Restes de monolithes. Tours rondes. Restent les décombres, les banlieues qui s’étendent, bâties à la va-comme-je-te-pousse, les bicoques de Kernan, bâties sur du vent. Asile de nuit .  » JJ

cité dans « L’organisation du parcours »

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« Il la trouva chez elle, auprès de son foyer où flambait un grand feu. On sentait  du plus loin le cèdre pétillant et le thuya, dont les fumées embaumaient l’île. Elle était là-dedans, chantant à belle voix et tissant au métier de sa navette d’or. Autour de la caverne, un bois avait poussé sa futée rigoureuse : aunes, peupliers et cyprès odorants où gîtaient les oiseaux à large envergure, chouettes, éperviers et criardes corneilles qui vivent dans la mer et travaillent au large ».

HOMERE

cité dans Molly la chanteuse,  tisseuse comme Pénélope et oiseau comme Nora

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Une ville de mots

 » A la recherche de l’un de ces livres alphabets que tu devais écrire. Les livres que tu allais écrire avec des lettres pour titre.Vous avez lu son F. Oh oui mais je préfère Q .Certes mais W est magnifique. Ah oui . Rappelle toi tes épiphanies écrites sur des feuilles vertes, ovales, profondément profondes, exemplaires à expédier en cas de décès à toutes les grandes bibliothèques du monde, y compris celle d’Alexandrie. Quelqu’un devait les lire, là au bout de quelques milliers d’années. Quand on lit ces pages étranges de quelqu’un disparu il y a longtemps on a l’impression de ne faire qu’un avec quelqu’un qui un jour … « JJ

Des lettres magiques,

W

K

tenant lieu de X,

les lettres sont des passagers clandestins

Oui W est magnifique

Lire les signes pour s’extraire des limbes

La réincarnation des morts par le lecteur

La bibliothèque : un cimetière à ressusciter

cité dans « Des mots pour voir »

 

 

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L’Air des mots

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A suivre…en attendant le 16 juin 2018…

Isabelle Baudelet pour Text’Styles le 16 janvier 2017

Merci à Isabelle Laurent

 

Presse : Journal de l’Orne 25 juin 2015

Ouest France 24 juin 2015