J’adresse un très grand MERCI à toutes celles et ceux qui par leurs likes, partages, propositions, appels aux bretons, ont participé à la traduction du cantique de Notre Dame du Val de Plouguerneau. Un merveilleux chant au fil de l’eau depuis son jaillissement de la fontaine sacrée jusqu’à l’aber Wrac’h, serpentant entre lavoirs, douet – bassin pour blanchir le lin – et moulins. Ces participations spontanées font tout le sens pour moi de cette L’eau tissée des lavoirs lancée il y a deux ans. Je redonne le lien de l’origine du projet pour celles et ceux qui n’ont pas suivi les premiers épisodes : https://text-styles.fr/2019/01/11/leau-tissee-des-lavoirs/
Ce cantique est inscrit sur un panneau descriptif tout proche de la chapelle Notre Dame du Val ou chapelle du Traon à Plouguerneau

Il est inventorié comme un cantique sur le site d’histoire locale Plouguerneau d’hier et d’aujourd’hui : Notre Dame du Val – Plouguerneau d’Hier et d’Aujourd’hui
Les Cantiques bretons datent du XVIIème siècle.
« Tout comme les chants profanes que sont les gwerziou (complaintes et récits dramatiques) et les soniou (chants d’amour et de fête), les cantiques bretons sont particulièrement bien accordés à l’âme bretonne […] peut-être parce que [le Breton] est avant tout un grand affectif tourmenté par la hantise de l’absolu. […] Il ne trouve l’apaisement que du côté de Dieu, quand il le connait et quand il se rend compte qu’il en est aimé. Comme tout être humain, le Breton, s’il se sait chéri de Dieu, devient le plus heureux des hommes. Les cantiques bretons, surtout les plus traditionnels, non seulement ont longtemps traduit la foi des Bretons, mais ils demeurent le vrai miroir de leur âme, par ce qu’ils contiennent de tendresse, de mélancolie, de violence aussi. Certains appels à se détourner du péché, à contempler Jésus dans sa Passion, certaines descriptions des peines de l’enfer sont hautement pathétiques et montrent bien que le salut éternel demeure un enjeu redoutable et qui ne va pas du tout de soi. Cependant, l’Espérance demeure la plus forte, le « Cantique du Paradis » décrit le ciel archi-peuplé : Tud salvet a bed bro A welin c’hoaz eno, « Je verrai encore là-haut des gens sauvés de tout pays » ; bugale diviner, « des enfants sans nombre ». La prière permanente des Bretons à sainte Anne est que tous les hommes soient sauvés : Groeit ma vemb ol salvet, « Faites que nous soyons tous sauvés »
F. Morvannou, Kanennoù ar feiz, p. 5-6. (source wikipédia)
J’ajoute ici le commentaire de Marie Dominique Pot :
« Très souvent les cantiques bretons ont été fabriqués dans les paroisses au 17ème siècle et ensuite à partir de chants populaires traditionnels qui n’étaient pas des cantiques au départ. Les textes traditionnels bretons sont très concrets : ils sont factuels et racontent des histoires précises ,souvent avec des précisions sur l’époque et des chiffres.. Ici » il y en avait douze Ici » est typique Il semblerait que le souci des chiffres précis pour parler du quotidien viennent des traditions celtiques du temps où les chiffres avaient un sens sacré.
Jusqu’au 17ème siècle la Bretagne est restée très » païenne » et la plupart des habitants ne parlaient que le breton ,surtout en Basse Bretagne mais aussi encore dans les marches . La région a été évangelisée au moment de la Contre Réforme par les Jésuites ( voir les travaux d’Alain Croix).C’est à partir de cette période que le clergé a adapté en cantiques ,des chants populaires plus anciens et cela a continué jusqu’au 20ème siècle..On reprenait les airs et on adaptait les paroles. «
Ce chant est très beau et retrace merveilleusement le chemin de l’eau et du tissu.
Il ne date pas du 17ème siècle puisque l’on y décrit la disparition des moulins. Il ne comporte pas non plus de prière ni d’invocation religieuse, mais peut-être est-ce un extrait ? Je n’en connais pas non plus la partition mais vous propose de le découvrir en compagnie de Camille Saint-Saens – 3 Rhapsodies Cantiques Bretons (Op.7) – YouTube
J’ai interrogé le site d’histoire locale.. A suivre…
Chapelle du Val
Chapelle de l’eau
L’eau de source jaillissant de la fontaine
Qui guérissait les maladies autrefois
Qui va au petit et au grand lavoir
Laver les vêtements
Et au douet (à rouir le lin)
Qui permet au tisserand
De tisser toiles et draps
Eau du ruisseau
Qui fait tourner les moulins
Il y en avait 12 ici
Avant d’arriver à l’Aber Wrac’h
Au moulin de la grève.
Merci pour vos envois de traduction Alain Ollivier, Dom Barrot, Christian Levasseur, Patrick Prado.















A reblogué ceci sur L'eau tissée des lavoirs.
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