« Commençons par l’enveloppe : le mot rhapsodie signifie, étymologiquement,couture de chants et, outre son sens musical, il nomme un « ouvrage en vers ou en prose fait de morceaux divers, mal liés entre eux (…)
« Si l’on pénètre plus avant dans la texture, on constate qu’elle est à l’image de cette variété de genres, avec des protubérances lexicales (de très nombreux néologismes : « je prendrais mon badigeonnoir et je commettrais des peintrises de goutelons, des bariolures, tout un pleuvoir de bariolis enrobeurs, j’étalalerais l’insolente volure des oisils à dégoulinées et chuintures , auréômes bigarrés d’air »), des bizarreries orthographiques et une syntaxe souvent atypique avec de fréquents archaïsmes et des constructions étrangères au français, ce qui n’est guère étonnant de la part d’un auteur qui a écrit auparavant un livre oscillant entre deux langues. De plus, les références vont de Rabelais au Los Angeles Times et les tonalités sont elles aussi pour le moins contrastées, entre la gravité de certains passages, comme on l’a vu, et la légèreté humoristique d’autres. Bref, il y a de quoi savourer dans cet ouvrage où Alexander Dickow prouve qu’il ne manque pas d’appétit : « Les langues, il faudrait les toutes apprendre. Peut-être dès lors on saurait entendre une langue du monde, une langue de choses perpétuellement en ébullalation, en tant que la somme de toutes langues. »
Dans l’antiquité grecque, une rhapsodie est une suite de poèmes épiques chantés par les rhapsodes, des chanteurs itinérants.
Source Gallica
« RHAPSODES, s. m. pl. (Belles-Lettres.) nom que donnoient les anciens à ceux dont l’occupation ordinaire étoit de chanter en public des morceaux des poëmes d’Homere, ou simplement de les réciter.
Cuper nous apprend que les rhapsodes étoient habillés de rouge quand ils chantoient l’Iliade, & de bleu quand ils chantoient l’Odyssée.
Lorsque deux antagonistes avoient fini leurs parties, les deux pieces ou papiers sur lesquels elles étoient écrites, étoient joints & réunis ensemble, d’où est venu le nom de rhapsodes, formé du grec ραπτω, je cous, & ᾠδή, ode ouchant. »
L’encyclopédie tome 14, 1751, 1ere édition
En musique classique, une rhapsodie ou rapsodie (du grec ancien ῥάπτω « coudre », et ᾠδή « chant », littéralement couture de chants) est une composition pour un soliste, un ensemble de musique de chambre ou pour un orchestre, de style et de forme très libres, souvent en un seul mouvement et assez proche de la fantaisie.
« The concert was over in Carnagie Hall
The maestro took bow after bow
He said, « My dear friends I have given my all.
I’m sorry, it’s all over now. »
When from the balcony way up high
There suddenly came a mournful cry
Oh, Mr. Paganini
Please play my rhapsody
And if you cannot play it won’t you sing it?
And if you can’t sing it you simply have to
Scat »
Mr Paganini, : Sam Coslow. Ella Fitzgerald, 1936
Valère Novarina, Une langue inconnue, éditions Zoé, 2012
« Et votre Jacques n’est qu’une insipide rapsodie de faits, les uns réels, les autres imaginés, écrits sans grâce et distribués sans ordre. »
Denis Diderot, Jacques le fataliste et son maître, 1784
To M.
Isabelle Baudelet pour Text’Styles le 12 mais 2017