LANGE LANGUE L’ANGE

 » FLAGADA : Qu’on le tisse en laine ou bien en lin seul

GUILI-GUILI : Du lange au linceul c’est toujours du linge »

Robert Georgin, Au Clair de la veuve, L’âge d’homme, 1979

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Marc Dugardin, Lettre en abyme,Rougerie, septembre 2016

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Médaillon de la façade de l’hôpital des Innocents, Andrea Della Robbia

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L’enfant Jésus, Aurore Janon, collection particulière Marie Hélène Gauthier ©Marie Hélène Gauthier

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Les suites de la séduction par Antoine Béranger, 1840

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Lange en toile de coton et de lin, entre 1875 et 1915, Museon Arlaten Arles sur base Joconde

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Giovanni BELLINI. La présentation au Temple. Venise, Galleria Querini Stampalia. ( détail avec lange )

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Les langes de Jésus,Edouard Jérôme Paupion, 19eme siècle, Dôle, Musée des beaux arts

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Ex-voto du temple de la forêt d’Halatte, bébé emmailloté, Senlis, musée d’art et d’archéologie

Dans les hymnes homériques, les langes des divinités sont tantôt bien vite déchirés (Apollon), tantôt recherchés pour s’y cacher (Hermès).

« Aussitôt, divin Phébus, elles vous lavent chastement et vous purifient dans une onde limpide et vous enveloppent dans un voile blanc, tissu délicat, nouvellement travaillé qu’elles nouent avec une ceinture d’or. Latone n’allaita point Apollon au glaive étincelant. Thémis, de ses mains immortelles, lui offrit le nectar et la divine ambroisie. Latone fut alors comblée de joie d’avoir enfanté ce fils vaillant qui porte un arc redoutable.
Mais vous, ô Phébus ! à peine eûtes-vous goûté la céleste nourriture, que les ceintures d’or ne purent retenir votre impétuosité : les liens ne vous arrêtent plus, vous déchirez vos langes. Soudain le brillant Apollon dit aux déesses :
« Qu’on me donne une lyre harmonieuse et des arcs recourbés et désormais je révélerai aux hommes les oracles certains de Jupiter. »

Hymne homérique I, A Apollon, Traduit par E. Flaconnet

“Alors, l’Archer Apollon descendit rapidement sur le seuil de pierre, et entra dans l’antre sombre. Mais, dès que le fils de Zeus et de Maia vit l’Archer Apollon irrité à cause de ses vaches, il s’enfonça dans ses langes parfumés, de même que la cendre du bois cache de nombreux charbons. Ainsi Hermès, ayant vu l’Archer, se cacha de lui. Et, dans le même moment, il ramassa sa tête, ses bras et ses pieds, appelant le doux sommeil, comme on fait, revenant de la chasse et s’étant baigné. Et il tenait sous son aisselle la tortue récemment travaillée. »

Hymne Homérique II, A Hermès, Traduit par Leconte de Lisle.

Apollon arrive chez Maïa et Hermès se cache dans ses langes

Dans l’atelier du graveur en taille-douce, pour l’impression, la plaque est déposée sur la presse, entre les « langes », côté encré en haut,et le papier humide est déposé par dessus.

Le LANGE, appelé aussi BLANCHETS ce sont les feutres et le molleton utilisés comme habillage sur la presse pour eau-forte afin d’exercer une pression suffisante lorsque le papier, le bloc ou la plaque passe sous le cylindre de la presse, afin d’imprimer l’image. Source :  « Le grand livre de la gravure, techniques d’hier à aujourd’hui » (glossaire)Editions Pyramid

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Christine Vandrisse manie les langes dans son atelier   ©JMV

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©JMV

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©MFD  Les langes de la presse du taille-doucier Marc Antoine Orellana

Isabelle Baudelet pour Text Styles, le 10 décembre 2016

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Image à la une : Ange de l’artiste Denshchikov Vladimir

Merci à Eric Piette pour  Lettre en Abyme, de Marc Dugardin

Blog passionnant : Les petites mains, mode enfantine 

Merci à Christine Vandrisse pour ses précisions sur les langes en gravure et leur photographie dans son atelier (sans oublier le photographe JM Vandrisse)

Merci à Marie France Dubromel pour l’indication de la magnifique représentation des langes en peinture dans le tableau de Bellini et pour la photographie des langes de la presse du taille-doucier, Marc-Antoine Orellana.

Merci à Marie Hélène Gauthier pour sa photographie de l’enfant Jésus par Aurore Janon