« Tant et tant de choses/me reviennent à l’esprit/fleurs de cerisiers », Haiku de Bashô, calligraphie Claire Seika
Invitation à la découverte de l’art japonais autour du paysage, évoqué tant dans l’art textile que dans la littérature et les arts plastiques
Source : DOSSIER DE PRESSE
UNE RENCONTRE :
Ce projet consacré au Japon est né d’une rencontre autour d’une collection et d’une femme, collectionneuse, férue d’art et passionnée par les textiles, Ana Berger. Galeriste et créatrice textile, elle cultive depuis l’enfance une passion pour le Japon et ses textiles. Ses origines familiales (des parents et un grand-père artistes, ce dernier étant contemporain des Nabis) y sont sûrement pour quelque chose : « déjà enfant j’étais imprégnée par les estampes de Toulouse-Lautrec et le Japonisme. » Depuis une dizaine d’années, elle se rend régulièrement au Japon pour rencontrer des marchands d’art, des spécialistes du textile, mais aussi des artisans qui cultivent des plantes textiles, teignent les fibres avec des plantes tinctoriales et tissent cette matière. Elle a ainsi acquis de très nombreux textiles et des objets d’art ancien japonais formant une collection de plusieurs milliers de pièces, foisonnante et diversifiée, qui couvre l’histoire du Japon depuis la fin du XVIIIe siècle jusqu’à nos jours. Nombre de pièces de sa collection sont exceptionnelles et n’existent qu’en nombre limité dans les collections publiques des musées consacrées aux arts asiatiques.
FIL CONDUCTEUR
Faire découvrir le Japon dans toutes ses acceptions à travers un voyage au fil des textiles et de l culture japonaise, depuis le XVIIIe siècle jusqu’à nos jours, en passant par l’Ere Meiji à la fin du XIXe siècle qui annonce l’ouverture du Japon sur le monde. Grâce à la diversité et à l’originalité de cette collection, une grande partie du projet de diffusion est consacrée à l’histoire textile nippone. La ligne directrice est le voyage et la découverte. Loin d’être une présentation passéiste, le projet consacre une place importante à la création contemporaine, aux artistes et artisans textiles qui créent au Japon dans la lignée de grands maîtres tisserands et teinturiers et des traditions anciennes mais aussi des artistes et couturiers installés en Europe qui s’inspirent du Japon.
MATIERE
La soie, matière la plus connue du Japon pour l’importance qu’elle a joué dans la fabrication de luxueux kimonos, trouve une place de choix dans l’exposition. Elle évoque le rêve et joue un rôle essentiel dans l’histoire de la société japonaise, en particulier au sein de la noblesse et de la bourgeoisie. Par comparaison avec ces tenues de cour, les gens du peuple portaient aux mêmes périodes des habits ordinaires de chanvre, ramie ou de coton récupérés des grandes villes.
Toutes les matières textiles sont abordées, du nord, avec les premiers habitants Aïnus des péninsules de l’Hokkaido, aux îles du sud, l’ancien Royaume des Ryuukyu, avec les exceptionnels textiles en fibres de bananier « basho », en passant par l’île centrale du Honshu et les grands centres urbains permettant ainsi de découvrir la multitude et la richesse des techniques de tissage, broderie et teintures.
SACRE TISSU :
L’influence de moines bouddhistes et du shintoïsme sur les traditions et la culture nipponne est également abordée. Il s’agit de voir comment elle interagit sur l’écrit mais aussi sur le commerce des textiles et la diffusion des modèles et des styles.
LIEUX:
Labastide Rouairoux : Musée départemental du Textile Exposition « Japon TEXT ÎLE(S) : un Voyage sur le fil » 6 mai- 30 octobre 2016
Cette exposition propose un voyage dans les fibres textiles utilisées dans l’habillement japonais de manière large, qu’ils soient urbains ou ruraux (dont des pièces dites « Boros » faites de tissus de récupération) et du Nord, avec les premiers habitants du Japon, les Aïnous, au Sud, avec l’ancien Royaume des Ryuukyu (groupe des îles d’Okinawa et des Yaeyama) en passant par les centres urbains de Tokyo et de Kyoto, ainsi que des kimonos Art Déco Meisen et des Bingatas.
Une attention particulière est réservée aux tisseuses qui continuent de perpétuer ce savoir en fabricant des tissus de kimono, des obis (ceinture du kimono), des accessoires… Les kimonos sont mis en regard de représentations de paysages, d’objets du quotidien des japonais qui influencent beaucoup la réalisation des textiles (rouleaux et échantillons de tissus, paravents, céramiques, estampes et peintures du 19e au début du 20e siècle et autres objets). Des extraits des notes de chevets de la courtisane japonaise du 9e siècle Sei Shônagon sont également présentés.
notes de chevets de la courtisane japonaise du 9e siècle Sei Shônagon
Andillac : Château-musée du Cayla Exposition « Japon TEXT ILE(S) : chimères et poésie »
06 avril 30 octobre 2016
Maison natale du poète romantique Maurice de Guérin (1810-1839) et de sa sœur Eugénie (1805-1848)
Cette exposition présente le Japon au travers de l’écrit, de la place du sacré avec l’importance du bouddhisme et du shintoïsme, du fantastique et d’un genre de poésie (les haïkus). Le lien à l’écrit est perceptible dès la première salle grâce aux vêtements des pèlerins qui ont véhiculé le bouddhisme au Japon, ainsi que d’autres pièces d’habillement tels que kesas et kimonos bouddhistes. Des kimonos calligraphiés et estampillés du sceau des temples où les pèlerins sont passés sont présentés en parallèle d’estampes anciennes illustrant le voyage et de témoignages plus récents de voyageurs ayant découvert le Japon notamment Georges Labit et Nicolas Bouvier. La deuxième partie de l’exposition est consacrée à l’étrange dans la culture japonaise au travers d’un bestiaire sacré de la religion bouddhiste représenté sur des peintures, des livres et des sous kimonos masculins (jubans) en écho aux chimères de Maurice de Guérin. La dernière partie fait la part belle à la poésie et au genre haïku à travers une série de gouaches mises en regard de poèmes du grand Bashô et d’extrait du livre de raison de Joseph de Guérin. Les haïkus, formes de poésies japonaises de genre court apparues au 17e siècle, sont le plus souvent rattachés à la saisonnalité du temps qui passe. Dans les salles d’exposition du Cayla, des haïkus de Bashô sont traités en calligraphie sur de grands kakémonos.
kimono de pèlerins bouddhistes du Shugendo, chanvre, textes sacrés en japonais et en Sanscrit, tampons des temples, Meiji (fin 19e siècle) Photo : Ana Berger.
motif peint pour Juban